Ça fait presque une décennie que j’organise des événements comme JACKALOPE, en veillant à ce que la philosophie reste intacte, peu importe où on l’emmène. APIK, ce n’est pas juste une compétition, c’est une expérience, dont ils parlent encore longtemps après le dernier trick posé.
Notre meilleure carte de visite ? Ce ne sont ni un logo ni un hashtag, mais des riders qui repartent avec les meilleurs souvenirs de leur vie et qui font passer le mot. Mon job, ce n’est pas juste de gérer la logistique, c’est de m’assurer que l’énergie, l’ambiance et toute la culture restent authentiques du début à la fin. Des nuits blanches, des réveils à l’aube, des journées à rallonge, mais au final, c’est toujours un trip qui en vaut la peine. M’assurer que les riders sont au bon endroit, qu’ils ont tout ce dont ils ont besoin et que tout roule, ça me permet de voir tous les hauts, les crashes, les instants de pure magie et ceux plus chaotiques. Certaines histoires, je peux les raconter. D’autres… disons qu’elles resteront off the record.
Mais voici un aperçu de ce qui s’est vraiment passé à APIK Mississauga cette année : les moments entre les podiums, l’énergie impossible à décrire, et ce chaos organisé qui finit toujours par créer quelque chose d’inoubliable.
Alaïs Develay – Contre vents et marées
Imagine : t’es sur la route depuis des jours, épuisé par un planning de voyage infernal et des compétitions back to back, t’arrives à Mississauga de justesse… et en prime ? Tu te traînes une mâchoire cassée. C’était la réalité d’Alaïs Develay. Rien que d’arriver était une mission, et une fois sur place, elle découvre que ses bagages et son matos ont disparu. Le genre de scénario cauchemar. Mais c’est là que la communauté ski montre son vrai visage. Tout le monde s’est mobilisé, a activé ses contacts, et en un rien de temps, elle avait tout ce qu’il lui fallait pour rider. Parce qu’au final, c’est ça la culture : on veille les uns sur les autres. Elle s’est pointée sur le parcours, prête à envoyer du lourd, envers et contre tout. Une vraie guerrière. Shoutout à Corbett Ski and Snowboard pour le coup de main.
Laurent Ethier – L’art du steez
Si t’étais à APIK, t’as vu Laurent Ethier. Pas seulement pour son riding, mais pour son style. Cravate rouge, cardigan vert parfaitement assorti : tout était calculé. Il avait plus l’air de défiler sur un podium de mode que de s’élancer sur un setup de rails. Mais ce n’est pas juste un délire stylistique, c’est une vraie philosophie.
“Avant de rider, je pense toujours à ma tenue, parce que je sais que ça fait la différence. Trop de riders ne réfléchissent pas et s’habillent juste en noir avec un hoodie (et c’est OK), mais ça manque d’originalité. J’essaie toujours d’apporter quelque chose d’artistique au snowboard—parce que c’est de là qu’on vient.”
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Laurent voit grand : pour lui, le snowboard, c’est une forme d’expression, pas juste un sport. Il s’inspire de gars comme Zeb Powell et Rene Rinnekangas, qui cassent les codes et amènent leur propre saveur. Cette cravate rouge ? C’était un statement.
“À APIK, j’ai mis la cravate un peu au feeling, mais je trouvais ça ironique parce que je ne vois pas le snowboard comme un boulot… mais certains oui.”
C’est exactement l’énergie dont on a besoin : rider avec du style, avec une intention.
Frank Jobin : la fausse fête d’anniversaire
Frank Jobin est arrivé à Mississauga juste après avoir remporté sa toute première médaille d’or en Coupe du Monde à Aspen. Son moment était venu, et tout le monde le savait. Alors quoi de mieux pour célébrer que… faire semblant que c’était son anniversaire ?
Dès la première soirée, tout le crew a embarqué dans la joke : shots d’anniversaire, “Happy Birthday” hurlé en chœur. Shot après shot, fou rire après fou rire, c’était une de ces nuits où la compétition passe en second plan. Peut-être que cet amour supplémentaire lui a donné l’énergie pour monter sur le podium… ou peut-être pas. Quoi qu’il en soit, c’était légendaire.
Kim Lamarre et Taylor Lundquist – Entre Icône et Relève
Il y a quelque chose de spécial à voir différentes générations de la culture du ski se croiser, et cette année, APIK nous a offert l’un de ces moments. Fraîchement victorieuse, Taylor Lundquist, était survoltée en apprenant que Kim allait être la MC du Live Webcast. Et pour cause : Kim est une pionnière du freeski féminin, l’une des premières à percer à une époque où la scène était encore largement dominée par les hommes.
Taylor a grandi en admirant Kim, l’une des rares skieuses à ouvrir la voie à ce moment-là. La voir prendre le micro à APIK était un instant de validation, d’inspiration et de pur respect. C’est ça, ce sport : permettre à la nouvelle génération de voir ce qui est possible, parce que d’autres avant elle l’ont rendu réalisable.
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Mais voici ce que vous n’avez pas vu : Kim était malade. Vraiment malade, au point de peine tenir debout. Le matin de l’événement, elle ne savait même pas si elle pourrait y aller. Elle est restée dans sa chambre jusqu’à la dernière seconde possible, puis a tenu bon tout au long du show, dans un froid glacial. Qu’est-ce qui l’a portée ? La foule. L’énergie, les encouragements, l’amour, c’est ça qui l’a gardée au micro. Elle a dû partir avant la fin de la soirée, mais franchement, elle a assuré.
Dave Duncan et Craig McMorris – Quand Deux Univers se Rencontrent au Micro
Craig McMorris et Dave Duncan ont apporté deux énergies complètement différentes au micro, créant un mélange électrisant. Craig, avec son sens aiguisé de la répartie et sa connaissance approfondie de la culture snowboard, est devenu la voix incontournable des grands événements. Il met les riders en avant, glisse des blagues que seuls les vrais initiés comprennent et apporte cette vibe de « je suis l’un des vôtres » qui garde l’ambiance authentique et brute.
De l’autre côté, il y avait Dave Duncan, l’une des voix les plus aguerries des sports d’action. Son parcours remonte aux débuts du métier d’annonceur, et sa présence à APIK était un clin d’œil aux racines du sport. Alors que Craig incarne l’énergie de la nouvelle génération, Dave apporte cette perspective OG du gars qui a tout vu. Ensemble, ils se sont parfaitement complétés, créant un pont entre les générations du commentaire sportif.
Que ce soit Dave partageant des anecdotes sur l’évolution des formats de compétition ou Craig hypant chaque trick comme s’il s’agissait du ender d’une part vidéo, ils ont maintenu l’intensité tout le week-end. Les voir rebondir l’un sur l’autre, c’était de l’or. Craig, surexcité d’être aux côtés d’une légende. Dave, toujours en train de demander si sa tenue était bien ajustée. Et si vous avez suivi le live, vous l’avez peut-être entendu glisser une leçon d’histoire—parce qu’à l’époque, il faisait partie des pionniers du format Cash4Tricks. Le voir aujourd’hui commenter une nouvelle génération de riders qui envoie sous les mêmes règles qu’il a contribué à créer ? L’histoire qui se répète, version next-gen.
APIK, c’est plus qu’une compétition
Les tricks ? Complètement dingues. Les podiums ? Dope. Mais ce n’est pas ça qui fait APIK. APIK, ce sont les moments entre les runs. Ceux qui ne passent pas dans les replays, mais qui restent gravés. Les sessions de nuit, les galères de matos résolues à la dernière minute, les inconnus qui deviennent ta famille, et ce sentiment de faire partie d’un truc bien plus grand qu’un simple événement.
On se revoit au prochain. Keep sending. Que t’aies ridé, supporté le crew ou juste profiter de l’énergie, t’étais une partie de l’histoire. Et c’est tout ce qui compte.